Germinal - Emile Zola

Germinal - Emile ZolaGerminal - Emile Zola

Le nord, les corons, le charbon et ses mineurs. Que dire de ce livre d'Emile Zola. Je l'ai trouvé absolument génial. le drame de la vie populaire du nord, allant de la famine à la mort au travers une lutte des classe vouée à l'avance à l'échec.

Difficile de résumer ce livre en quelques mots. Etienne arrive dans un coron de Montsou dans le nord et décide d'y travailler en tant que Mineur. Il rencontrera Catherine, la fille de Maheu l'un des meilleurs ouvriers de la mine, et sera constamment tiraillé par son amour impossible pour elle. Il rencontrera aussi Souvarine diable soviétique qui lui fera découvrir le syndicalisme communiste.

S'en suivra alors une grande lutte allant le mener à l'organisation de la grêve générale de la mine. Etienne, nouveau militant, se retrouvera totalement dépassé par les évènements et cette organisation, préalablement bon enfant évoluera en un drame sans précédent, pour terminer sur l'espoir d'un renouveau possible.

Zola écrit formidablement bien. A tel point que pour la première fois je me suis autorisé à noté quelques passages mémorables

C'était d'une tristesse d'indendie, il n'y avais d'autres levers d'astres, à l'horizon menaçant, que ces feux nocturnes des pays de la houille et du fer

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L'embêtant, voyez-vous, c'est lorsqu'on se dit que ça ne peut changer... Quand on est jeune, on s'imagine que le bonheur viendra, on espère des choses; et puis, la misère recommence toujours, on reste enfermé là-dedant... Moi, je ne veux du mal à personne, mais il y a des fois où cette injustice me révolte.

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Avait-on jamais vu ça ? Des enfants à elle, qui coûtaient depuis leur naissance, qui devaient rapporter maintenant ! Et, dans ce cri, il y avait le souvenir de sa dure jeunesse, la misère héréditaire faisant de chaque petit de la portée un gagne-pain pour plus tard.

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Tous causaient à la fois, attendris, pendant que le domestique versait du vin du Rhin, pour remplacer le champagne, jugé commun.

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Tous les raisonnements sur l'avenir sont criminels, parce qu'ils empêchent la destruction pure et entravent la marche de la révolution.

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Où était-ce là-bas ? Paris sans doute. Mais ils ne le savaient pas au juste, cela se reculait dans un lointaint terrifiant, dans une contrée inaccessible et religieuse, où trônait le dieu inconnu, accroupi au fond de son tabernacle. Jamais ils ne le verraient, ils le sentaient seulement comme une force qui, de loin, pesait sur les dix mille charbonniers de Montsou Et, quand le directeur parlait, c'était cette force qu'il avait derrière lui, cachée et rendant des oracles

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- Faut mieux être seul, on est toujours d'accord.

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Et, dans cette férocité croissante, dans cet ancien besoin de revanche dont la folie détraquait toutes les têtes, les cris continuaient s'étranglaient, la mort des traîtres, la haine du travail mal payé, le rugissement du ventre voulant du pain.

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C'était la vision rouge de la révolution qui les emportait tous, fatalement, par une soirée sanglante de cette fin de siècle. Oui, un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait ainsi que les chemins; et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait de l'or des coffres éventrés.

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Il respirait fortement les ténèbres, une joie du néant le prenait, un espoir que le jour se lèverait sur l'extermination du vieux monde, plus une fortune debout, le niveau égalitaire passé comme une faux au ras du sol.

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Cette fois, elle le verrait certainement. Il marchait, en songeant à ces soldats, pris dans le peuple, et qu'on armait contre le peuple.

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- Jamais la violence n'a réussi, on ne peut pas refaire le monde en un jour. Ceux qui vous ont promis de tout changer d'un coup, sont des farceurs ou des coquins.

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C'était le glas des petites entreprises personnelles, la disparition prochaine des patrons, mangés un à un par l'ogre sans cesses affamé du capital, noyés  dans le flot montant des grandes Compagnies.

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Décidément, tout se gâtait, lorsque chacun tirait à soi le pouvoir

 A lire, absolument, tant pour la beauté du texte que pour les idées qui y sont présentées.

Viper dimanche 20 janvier 2013 : 19:50 Lecture

Liberté d'expression :

Par Clara, mercredi 23 janvier 2013 à 17:30

Très bon roman de Zola, c'est le film du même nom qui m'a donné l'envie de le lire!

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